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  •  2024-03-09
     09:00 - 16:00
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Formateur :

Catherine Chabert est psychanalyste, membre titulaire de l’Association psychanalytique de France, Professeur émérite à l’Université de Paris.

Ses travaux sont très centrés sur le féminin, le masochisme,  la mélancolie et la manie mais aussi sur le transfert et la méthode psychanalytique.

Elle a publié de très nombreux articles dans des revues nationales et internationales et plusieurs ouvrages collectifs dans la Petite Bibliothèque de psychanalyse (PUF) :  Ella a dirigé   le Traité de psychopathologie en 4 tomes :  Les névroses, Narcissisme et dépression, Les psychoses, Psychopathologies des limites, chez Dunod, (2008/2010)

Elle est l’auteure de  Féminin mélancolique  (PUF, 2003),    L’amour de la différence (PUF, 2011), La jeune fille et le psychanalyste, (Dunod, 2015)  Maintenant il faut se quitter  (PUF, 2017),   Les belles espérances. Le transfert et l’attente. (PUF, 2020).

Résumé :

Dynamiques du transfert

Peut-être que, au nombre des scandales apportés par la psychanalyse – la découverte de l’inconscient, la sexualité infantile, la continuité du normal et du pathologique entre autres – la mise au jour du transfert reste le plus énigmatique. Pilier de la méthode, accordé à la clinique et à la théorie, il relève de mouvements et de courants très compliqués, difficiles à identifier et à définir. Son existence ne relève pas seulement d’une croyance, elle est fondée sur l’expérience des déplacements psychiques : son intensité, sa force, ses qualités prennent toute leur mesure dans la situation analytique. Celles-ci trouvent leur sens dans la dynamique du transfert, dans ses productions les plus manifestes ou les plus insolites, même le transfert comme tel conserve ses mystères.

Dès les premières pages de La dynamique du transfert[1], Freud évoque comme une évidence d’une incroyable simplicité, une prédisposition « naturelle » associée aux évènements de l’enfance qui déterminent la vie amoureuse, c’est à dire la manière d’aimer de chaque individu.  L’investissement de la personne de l’analyste va s’attacher à des prototypes obéissant à des clichés et à la répétition de « séries » – ce mot  est choisi sans doute dans la suite immédiate  du texte   « Un type particulier du choix d’objet chez l’homme »[2] qui donne acte de naissance officiel au complexe d’Œdipe. La connexion s’impose et nous importe car de la vie amoureuse au transfert,  via l’oedipe, la voie est ouverte.  C’est parce que la réalité n’apporte pas de satisfaction suffisante que le besoin d’amour  porte son espoir libidinal vers tout nouveau personnage qui entre dans sa vie et «  les deux parts de sa libido, celle qui est capable d’accéder au conscient et celle qui demeure inconsciente, vont jouer leur rôle dans cette attitude ». [3]

L’investissement libidinal est donc en état d’attente et prêt à se porter sur la personne de l’analyste, prêt à s’intégrer aux séries qui l’organisent, prêt à s’attacher aux scénarios qui donneront  sa mesure à cette intégration. Cependant, l’intensité démesurée du transfert chez les névrosés,  et l’usage tout aussi puissant de ce transfert comme résistance restent à la fois surprenants et obscurs. Comment croire que le transfert, outil le plus efficace de la méthode, soit porteur de résistances à la mesure de sa force ?

Qu’en est-il alors du couple indissociable que constituent la confiance et la résistance inhérentes au transfert ?  Ces deux commandements contradictoires s’imposent  l’amour pour l’analyste et la trahison qu’une telle réalisation de désir recèle : une répétition du passage de l’idéalisation à la déception des commencements.

Les deux grands temps de l’œuvre de Freud s’organisent d’abord autour du paradigme de l’hystérie et des théories de la séduction, puis, à partir de 1914 et 1915, sous l’égide du narcissisme, du deuil et de la mélancolie, pour prendre le fameux tournant de 1920. L’enchevêtrement de ces grands mouvements et de la méthode apparaissaient presque comme une évidence : le passage de la prise en compte de l’attraction libidinale et de la censure, du refoulement et de sa levée, à l’étude d’autres états, davantage marqués par le masochisme, la répétition et les pulsions de mort, constituent un tracé  régulièrement repérable.

La seconde théorie pulsionnelle vient ainsi surplomber l’ambivalence, elle vient construire ses fondements dans des modalités infiniment subtiles, elle permet, dans ses contournements, de saisir les indices de différence entre la haine et la destruction dont on ne peut se contenter de dire que l’une implique l’objet et l’autre l’anéantit…Enjeu essentiel du transfert car nul ne peut être tué in absentia : c’est pourtant le péril de l’analyse, que quelque chose meure, du moi ou de l’objet, les deux emportés par la mélancolie, ou encore privés d’une part d’eux-mêmes parce qu’avec le renoncement à l’objet, une part peut s’éteindre, une part d’enfance, vivante au cœur du transfert. Celui-ci, dans ses couches sédimentaires, ne réfère pas seulement au père ou à la mère, il n’est pas seulement narcissique ou objectal, haineux ou amoureux, il assigne aussi l’analyste à une place d’enfant excité et en détresse, tout-puissant et fragile, et cela, à mon avis, tout au long de l’analyse.   En ce sens, le transfert contient la formation la plus précieuse et la plus intime, il conserve l’infantile et l’enfant confondus dans cette traversée. Croire au transfert, c’est peut-être croire à la pérennité de cette condensation paradoxalement assurée par la mobilité et l’inconstance de ses objets.

[1] Sur la dynamique du transfert,1910, OCP, XI, Paris ; PUF, 2009 ; pp107-116

[2] Un type particulier de choix d’objet chez l’homme, 1910

[3]  La technique Psychanalytique, Paris , PUF, 2001, p.51

Clientèle :

La journée s’adresse à des psychologues ou des psychothérapeutes intéressés à approfondir le transfert avec leurs patients dans leur pratique clinique.

Méthode pédagogique :

Un exposé théorique et des études cliniques seront apportés par la formatrice. Les participants pourront aussi apporter des questionnements cliniques.

Durée : 6 heures
Horaire :  de 9h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00
Dates : samedi 9 mars

Modalité : en visio-conférence

Coûts (incluant les taxes) : non-membre (252 $), membre (194 $), membre en formation (147$), étudiant avec preuve (97$), retraité (97$).

 

No d'accréditation : RA06100-24

 

Références bibliographiques [+]

Lieu:  

Adresse:
N/A, Montréal, Québec, Canada

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