La folie des normes dans les sociétés de contrôle

Problématique:

L’état d’un système conceptuel, d’un modèle thérapeutique en psychopathologie à un moment donné, dans une société donnée, ne saurait être envisagé uniquement en termes de validité scientifique.  Ces savoirs et ses pratiques cliniques constituent aussi des faits de civilisation.

Tout savoir appartient à son époque quand bien même la logique de sa découverte scientifique ne s’y réduit pas. Il convient d’insister avec Bourdieu : « les conditions d’émergence sont des conditions favorisantes, ce ne sont pas des conditions nécessitantes.^[1]» Ce qui signifie que les découvertes scientifiques, médicales et artistiques sont favorisées par l’esprit d’une époque, mais sans être entièrement créées par elle.

 La forme symbolique des savoirs qui conditionne des pratiques, à un moment donné, dans une société donnée dépend étroitement des formes de pouvoir qui organisent les logiques sociales de domination. Le savoir n’est pas la science, il constitue la grammaire des discours et des pratiques que la culture, que le social juge acceptable à un moment donné. Qu’en est-il aujourd’hui des pratiques des psychologues cliniciens dans une société soumise à la « cybernétisation » des conduites humaines ?

Résumé de la formation : 

Au cours de deux conférences il s’agira de montrer l’évolution historique des outils de diagnostics depuis le DSM3 qui a accru l’importance d’une recherche de fiabilité, d’accord inter-juges aux dépens de la validité clinique. Il conviendra de montrer comment cette standardisation des pratiques s’est imposée comme réponse technique à une crise d’autorité de la clinique issue de la psychopathologie freudienne. Ce système ayant pulvérisé la nosologie traditionnelle a produit une « technologie des anomalies » qui relève sans doute moins de la science que de l’idéologie. Nous envisagerons, à la suite des travaux de Ian Hacking, comment des diagnostics psychopathologiques peuvent émerger, prospérer et disparaitre.

L’objectif de cette formation étant de révéler la « réalité transactionnelle » des diagnostics et l’influence de la culture dans la manière de classer les souffrances psychiques.

Méthode pédagogique :

Un exposé théorique et des études cliniques seront apportés par le formateur.. Les participants pourront aussi apporter des questionnements cliniques.

Durée : 6 heures
Horaire :  de 9h00 à 12h00
Dates : vendredi 24 mai; samedi 25 mai

Modalité : en visio-conférence

Coûts (incluant les taxes) : non-membre (252 $), membre (194 $), membre en formation (147$), étudiant avec preuve (97$), retraité (97$).

No d'accréditation : à venir