Une femme dans la quarantaine au physique ingrat vit des maigres revenus que lui procurent des travaux domestiques dans des familles aisées d’une petite ville française. Excentrique, tenue pour simple d’esprit, elle dépense le peu d’argent qu’elle gagne dans l’achat de matériel de peinture. Dans sa chambre miteuse, elle s’enivre en peignant sur du matériau cartonné d’étranges motifs végétaux. Un marchand d’art découvre ses œuvres et la vie modeste de cette femme fragile s’en trouve profondément troublée.

Commentaire : 

Séraphine, oui je sais on n’écrit pas à une orte, mais vous qui avez écrit tellement de lettres qui n’ont jamais été envoyées à leurs destinataires, empilées l’une sur l’autre dans votre dossier à l’asile de Clermont, je suis sûr que vous me comprendrez.

Il faut que je vous écrive parce que je viens de voir un film qu’on a fait sur vous. Ah oui, j’allais oublier, un film, vous n’avez jamais vu ça. Eh bien ce sont des photographies qui se succèdent à la vitesse de vingt-quatre par seconde, ce qui restitue tous les mouvements quand elles sont projetées sur une toile blanche très lumineuse. Pendant longtemps, à Paris, la peinture imposait encore sa présence au point où dans l’argot de l’époque où j’étais étudiant, pour dire qu’on allait voir un film, on disait qu’on allait se faire une toile. Le cinéma vous aurait peut-être rappelé la lumière des vitraux qui vous fascinait à l’église de Senlis et qui s’animait peut-être dans votre imagination...

Le commentaire de ce film est fait par Patrick Cady, psychanalyste, sculpteur et consultant littéraire.