Aujourd’hui, marque le 35e anniversaire de fondation de l’APPQ.
C’est en effet le 15 novembre 1985 que naît notre association, créée par le désir de quelques-uns
et de quelques-unes d’avoir un lieu de parole et de reconnaissance de leur identité
professionnelle. Ce regroupement de cliniciens et de cliniciennes était mû par la volonté de se
donner un espace de discussion où la pensée psychanalytique avait toute sa pertinence et où il
était possible de poursuivre avec d’autres le chemin de sa réflexion. Il serait fastidieux ici de
nommer la multitude de personnes qui ont contribué au fil des ans à cet effort premier de nos
fondateurs. Je les remercie mille fois en votre nom.
Nous avons toutefois des défis importants devant nous et vous les connaissez probablement déjà.
Ils sont de deux ordres.
Le premier est externe et concerne la place de la psychanalyse dans ce monde « post-moderne ».
Si la psychanalyse avait quelque chose de « révolutionnaire » au temps de Freud, elle l’est encore
aujourd’hui, mais sous un autre angle. La pensée psychanalytique, sous la multitude de formes ou
de théories qu’elle peut prendre, pose sur notre monde un regard à nul autre pareil. Très
brièvement, on pourrait dire que là où le « nous » collectif parle de TDAH, de MAB et de TOC,
nous parlons du sujet souffrant. Que là où le « nous » collectif parle d’objectivation, nous parlons
de subjectivation, etc. Dans notre contexte, et à notre époque, tenir un tel discours est « hors
norme ». Mais que pouvons-nous y faire me direz-vous ? J’y viens.
Le second défi est interne et concerne notre propre processus de vieillissement. Depuis plusieurs
années déjà, le processus d’attrition de notre membrariat est plus grand que celui de son
renouvellement. Normal me direz-vous! D’autres regroupements connaissent aussi le même sort!
C’est vrai, mais je pense aussi que rien n’est écrit d’avance et que notre avenir nous appartient.
En septembre dernier, le comité exécutif a accueilli deux nouveaux membres qui font partie de la
relève de la jeune génération de clinicien et clinicienne d’orientation psychanalytique. Je peux
vous témoigner de leur talent. Alors que pouvons-nous faire ?
Témoigner, chacun à sa façon que l’on soit à la retraite ou non, de son désir de transmettre à la
génération suivante en posant un geste simple : parler de nous, parler de vous et de votre
expérience vivante et tant que clinicien et clinicienne. Inviter celui ou celle qui hésite à devenir
membre à s’informer, à questionner, à prendre sa place. Ainsi, de par votre témoignage à la
génération suivante, l’effort de nos fondateurs n’aura pas été vain. C’est ce que je nous souhaite!
Bon 35eanniversaire à toutes et à tous!