Une jeune femme employée dans une usine, apparemment fermée à toute vie émotive et sensorielle, se voit incitée par son patron à prendre des vacances. Dans la petite ville portuaire où elle a loué une chambre, elle renoue avec son ancienne profession d’infirmière en acceptant de s’occuper, sur une plate-forme de forage, d’un homme gravement blessé. Les mots échangés entre elle et lui finissent par la rouvrir sur un passé où elle s’était perdue.

Commentaire : 

Scènes.- Une jeune femme travaille dans une usine à emballer des rouleaux de sacs de plas-tique transparent. Elle est concentrée, toute à ses gestes, efficace, coupée de tout ce qui n’est pas ce qu’elle fait, sourde au bruit ambiant, aveugle à la lumière blafarde, insensible à sa fatigue. À la pause du midi, elle mange des bâtonnets de poulet et une pomme, comme elle le fera le soir dans son appartement désert. Chaque fois qu’elle se lave les mains, elle le fait avec une barre de savon qu’elle jette aussitôt. Incitée par son patron à prendre des vacances, elle se retrouve hors saison dans un village balnéaire. Dans la chambre d’hôtel qu’elle loue, la vue du lit propre et ordonné la met hors d’elle. Elle arrache rageusement couvertures et draps et s’étend sur le matelas nu, le visage crispé en une émotion étrange et douloureuse. Prisonnière d’une histoire qu’elle emprisonne dans son silence et sa solitude

Le commentaire de ce film est fait par André Jacques, psychologue, psychothérapeute psychanalytique, enseignant à l’Université du Québec à Montréal et coordonnateur de la série Cinémas.